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Rassemblement pour la VIe république: Le coup de «génie» du Front de Gauche

23 Mars 2012 , Rédigé par hb Publié dans #Politique

Dimanche 18 mars, Place de la Bastille a eu lieu le rassemblement Front de Gauche autour du thème de la Sixième République. La démonstration a dépassé toutes les espérances.

 

Voici bel et bien un tour de force qui fera date dans la campagne du candidat Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon. Ce rassemblement prévu de longue date et proposé par Eric Coquerel, son très proche conseiller, a réuni plusieurs milliers de militants, sympathisants voire curieux. Les services de police n'ayant pas comptabilisé le nombre de manifestants, les organisateurs ont estimé avoir plus ou moins franchi la barre des 120000 personnes. Cette appel à «l'insurrection civique» marque le point d'orgue d'une dynamique initiée depuis quelques mois et salué par une bonne partie de la classe politique, y compris à droite par l'UMP, chose moins surprenante qu'elle en à l'air. La date du rendez-vous n'a pas été choisi par hasard puisqu'il s'agit du 141e anniversaire du début de la Commune de Paris, un symbole fort en matière d'insurrection tout comme la place de la Bastille, illustre pour son histoire révolutionnaire, faut-il le rappeler.

Le «Génie de la Bastille», du haut de la Colonne de Juillet a pu avoir une vue imprenable du déroulement de la manifestation prévue pour commencer à la place de la Nation jusque la fameuse Place de la Bastille suivi de l'apparition d'artistes sur la scène prévue à cet effet, comme le chanteur Ridan. C'est à l'issue de ce rassemblement festif que le candidat Front de gauche entre sur la piste pour déployer son discours plutôt bref où une vingtaine de minutes ont suffi pour enflammer la foule déjà conquise à sa cause. Cette événement d'ampleur dont les médias s'en sont fait la vitrine médiatique dominicale a montré au grand jour son idéologie, résolument de gauche et une vision qui tranche nettement avec celle du candidat Hollande.

On a parlé de discours incantatoire à renfort de grands idéaux de société, pour le fond. Mais la déception des observateurs vient de la longueur du discours étonnamment court et dépourvu d'ogives en direction du Front National, ce qui est pourtant l'accoutumé de M Mélenchon durant ses meetings Front de Gauche. L'homme lui-même semblait dépassé par l'ampleur et l'écho de ce rassemblement, si bien que le ton général s'est voulu grave et solennel. Mais le coup était prévu de longue date tout comme la forme d'après les organisateurs comme le candidat et voulaient avant tout ne pas cristalliser cet événement autour d'un seul homme mais mettre les projecteurs sur toutes les personnes présentes, avides d'un autre avenir et d'un autre espoir. C'est ainsi que le désir d'une VIe république, la thématique du jour, a pris les devants, avec l'idée d'une France plus solidaire, plus juste, et moins clivante pour un rassemblement du peuple français.

 

Le Parti Socialiste, bien que quelque peu inquiet,  a salué cette initiative et plus généralement la campagne du candidat Mélenchon. Cependant Le PS à travers M Hollande et ses lieutenants, s'est fait l'écho de cette satisfaction avec subtilité et nuance, l'art favori du candidat socialiste en concluant que «la colère ne suffit pas». A comprendre par un appel au vote utile mais aussi comme une interprétation quelque peu biaisée de ce qu'est le vote Mélenchon, vu par Hollande comme un vote de contestation savamment déguisé.

En réalité la campagne menée par le candidat Front de Gauche sera en très grande partie bénéfique au Parti Socialiste, contrairement à ce que la droite essaie de démontrer. En effet, M Mélenchon allant au charbon sur sa gauche fera bénéficier au second tour d'une immense majorité des voix au candidat socialiste Hollande si toutefois il accède au second tour. En revanche, le Front de Gauche parfaitement conscient de cela cherche plutôt à tirer François Hollande sur sa gauche, lequel reste inflexible et ferme.

On voit d'ailleurs le même le mécanisme à droite à la seule différence qu'il s'agit du candidat-président qui droitise son discours ainsi que quelques pans de son programme, pas encore dévoilé au grand jour, et cela au plus grand déplaisir du Front National déjà victime de ce siphonnage en 2007.

 

Une présidentielle à quatre 

 

Un sondage BVA paru ce jeudi crédite Jean-Luc Mélenchon de 14% pour le premier tour, juste devant Marine le Pen à 13% et François Bayrou à 12%. Cette étude illustre parfaitement la dynamique du nouveau troisième homme voyant ainsi son souhait de passer devant le FN exaucé dans les intentions de vote.

Cette photographie de la campagne électorale montre bien une bipolarisation des débats, avec les deux gros candidats suivis de leurs ailes respectives. Le futur gagnant de l'élection bénéficiera du report de voix de ce dernier. S'il il s'agit de M Mélenchon, on pourra dors et déjà considérer la victoire de M Hollande comme inéluctable, mais si il s'agit de Mme le Pen, le Président Sarkozy aura plus de chance de se faire réelir au second tour. Tout dépendra, toutefois, de la campagne des candidats respectifs même pour le candidat centriste Bayrou qui sauf surprise, ne pèsera pas autant qu'en 2007 avec 18%. Il a de plus usé presque toutes ses cartouches durant cette campagne qui n'a commencé officiellement que cette semaine. Sa personnalité peu encline aux «coups médiatiques» ne favorisera guère une éventuelle remontée. D'ici là au 22 avril, l'avantage est donné à M Hollande.

 

Discours de Jean-Luc Mélenchon à la Bastille, dimanche 18 mars

 

 

HB 

 

 

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